Cancon

Aux termes d’un processus qui a débuté en octobre 2017 par un diagnostic en marchant associant près de 50 habitants volontaires, la commune de Cancon, lauréate de l’expérimentation Ton Bourg Battant, vient de recueillir les fruits d’un concours à idées. Le CAUE 47, accompagnateur du Pays de la vallée du Lot 47 et de la commune, a bâti le dossier de consultation, unique en son genre dans le département. Sur les bases des enjeux retenus avec les habitants et dans le cadre d’un partenariat technique, il a proposé le cadre de cet appel à idées et a participé à la présélection des 3 équipes en lice puis à leurs auditions. Les 3 projets présentés par leurs équipes en réunion publique le 12 juillet 2018 proposent de nouvelles perspectives pour la recomposition du bourg et son animation locale. Neuf panneaux au format A0 ont été exposés durant l’été sous la halle ancienne de Cancon et soumis à l’appréciation des habitants dans le cadre d’un vote consultatif.

LAUREAT : Atelier du Rouget (architecte-urbaniste, paysagiste) - Agence CROS (VRD)

Le projet concentre son programme d’actions sur le quartier bas. Il recompose en douceur les fragments d’espaces publics existants autour du foirail, offre de nouveaux usages dans un cadre apaisé et paysager. Une allée piétonne, mise à distance de la voirie, assure la liaison entre le pôle des écoles en bas et la médiathèque sur le pech médiéval. Le stationnement est redistribué et mieux maîtrisé ; une moyenne surface est proposée à long terme près des halles de la boule canconnaise. Un nouveau plateau circulable confère le statut d’espace public à la place du marché, valorisant l’ancienne halle réhabilitée. Sur le quartier haut, les ruines de l’église Saint Martial sont cristallisées et ses abords transformés en belvédère sur le grand paysage. 5 logements, étagés sur la pente, sont proposés en démolition-reconstruction de 2 immeubles vétustes. Des « frontages jardinés » et des alignements d’arbres plantés en quinconce contribuent à apaiser la circulation le long de la RN 21.

Arcadie (paysagiste, urbaniste concepteurs) - AC2i (VRD)

Le projet développe un concept de parc champêtre au cœur du quartier du foirail. Le parc sera initié par la mise en œuvre d’une structure paysagère primaire qui se concrétise par la mise en place d’un nouveau plan de circulation, 4 corridors, une noue de récolte et d’infiltration des eaux traversant l’ensemble de l’espace piéton. A partir de cette structure paysagère, le parc se développera par la mise en œuvre d’un festival annuel des jardins évoquant les liens étroits entre l’homme et ses rapports aux plantes (ethnobotanique). Les 4 corridors paysagers entre le Puech et le bourg restituent les liens et continuités entre les quartiers du bourg ils initient les thématiques du festival. Le stationnement est remodelé sous la forme d’une aire naturelle de stationnement au contact du territoire agricole face aux écoles. Le nouveau plan de circulation permet de rendre au piéton l’intégralité du parc et neutralise la place de la voiture par une allée traitée en zone 20 (allée qui pourrait être à sens unique dans l’hypothèse de création d’une voie de desserte et de maillage d’un nouveau quartier inscrit au document d’urbanisme). La halle originelle est dédoublée pour accueillir différents espaces à vocation culturelle et encadre un espace public central pour des manifestations extérieures. L’église Saint Martial devient un espace culturel et associatif à vocation privée. La circulation des poids lourds, à double sens, se fait exclusivement sur la RD 124. La place du marché est partiellement piétonnisée. La mise en œuvre de la première phase opérationnelle permet de créer 4 traversées piétonnes sur la RN 21 et rythment les parcours entre quartiers bas et haut, constituent les entrée du parc champêtre.

AP Architectes – Collectif Tournesol – Th. BONICHON (paysagiste)- Fluiditec (VRD)

Le projet compose un dispositif d’actions basées sur l’événementiel dont l’objectif principal est l’attractivité touristique et commerciale du cœur de bourg. Ces interventions modestes relevant de la logique de « l’acupuncture urbaine » déclinent un même matériau, une structure métallique modulaire, démontable et réemployable. 3 lieux sont investis prioritairement : le plateau du pech, avec la reconstitution structurelle d’un chemin de ronde et l’installation plastique de 14 mats de grande hauteur qui rappellent les tours du château et signalent Cancon dans le grand paysage, le réinvestissement de l’église Saint Martial en guinguette et le réagencement des espaces de l’esplanade et du foirail, pour accueillir différents usages du quotidien déjà existants. La halle de la boule canconnaise ouvre partiellement ses façades latérales sur l’espace public attenant. La RN 21 s’anime de « frontages jardinés », fresques sur les murs-pignons, fanions et autres « murs- vitrines » offerts aux annonces et événements d’initiative locale.